On entend régulièrement parler dans les médias de l’addiction aux réseaux sociaux et de l’omniprésence des écrans. Tout en étant concernée par ce problème, j’aimerais en évoquer un autre aujourd’hui : le besoin d’avoir en permanence un bruit de fonds lorsqu’on est en activité. Photo Anastasiya Badun @ Unsplash.
Pourquoi avons-nous besoin de ce bruit de fonds ?
Quand je parle de bruit de fonds, je fais référence à de la musique, à un podcast ou à une émission sur Youtube. Très souvent, je me rends compte que j’ai du mal à commencer une tâche dans le silence. Comme si avoir un fonds sonore m’aidait à être plus motivée.
Ce qui est sans doute vrai. Par exemple, une collègue m’expliquait l’autre jour avoir fait une session de tri chez elle en écoutant un podcast sur le minimalisme. En témoigne aussi le succès des vidéos « Clean with me » (« Nettoyez avec moi ») qui sont censées nous motiver à ranger et nettoyer notre intérieur.
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Je pense que le fait de ressentir le besoin d’écouter un son quand on accomplit certaines tâches tient au fait que :
- On a du mal à se concentrer sur une chose précise
- Le contenu, sonore ou vidéo, exerce une attraction difficilement résistible
- On a ainsi l’impression d’optimiser notre temps, car il est plus productif de faire quelque chose en écoutant son podcast que de rester dans le canapé.
En soi, je n’y vois rien de mal, au contraire. Avoir un fonds sonore fait passer le temps plus vite. Mais ce qui me pose problème, c’est quand j’ai l’impression de ne pas pouvoir m’y mettre sans avoir lancé une chanson ou une émission. C’est un sentiment similaire à celui que j’éprouve lorsque je constate que j’ai parfois du mal à lire un article un peu long, ou même à me plonger dans un livre.
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Une écoute attentive sinon rien ?
Nous vivons dans un environnement sur-stimulé, dans lequel il n’est pas facile de se couper de la technologie (surtout depuis l’invention des écouteurs sans fil !). Sans parler de la place de l’ennui, fondamental pour le développement de l’imagination et de la créativité, que l’on a tendance à fuir au profit d’un emploi du temps (trop ?) rempli.
Autre problème : l’écoute n’est pas toujours qualitative, on y a recours par défaut.
Voire, on utilise la musique ou le podcast comme échappatoire de fortune : par exemple, lorsque vous travaillez dans un open space bruyant et que vous essayez de vous construire votre propre bulle. Le fonds sonore devient alors associé à une expérience plutôt négative.
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Je trouve cela dommage car pour moi, écouter de la musique est une activité à part entière. Il y a évidemment des musiques créées spécialement pour passer le temps. Mais quand j’écoute mes titres favoris, j’aime m’immerger dans l’univers de l’artiste, chanter en même temps, analyser la place de chaque instrument… Tout le monde n’est peut-être pas aussi passionné c’est vrai. Mais je trouve que l’on a tendance à vite consommer certaines choses qui méritent d’être savourées.
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Comment retrouver un peu de quiétude sonore ?
Pour éviter d’être trop dépendante aux fonds sonores, je fais principalement deux choses :
- J’ai pour règle de ne pas lancer de bruit de fonds avant l’après-midi lors de mes journées de repos (lorsque je travaille je n’ai pas forcément le choix hélas)
- J’essaie d’inverser la logique en me disant que je vais profiter d’une émission sur Youtube pour faire autre chose, comme le tricot !
En réalité ce qui me questionne avec cette thématique du fonds sonore, c’est la difficulté que nous éprouvons dans notre quotidien à expérimenter, en étant véritablement présent et en ayant la pleine conscience de qui se passe.

En tout cas, j’ai réussi à rédiger cet article dans le silence le plus complet, ce qui ne m’était pas arrivé depuis un moment, comme quoi tout est possible quand on y pense ! 🎉Petite victoire du jour (ex-aequo avec le fait d’avoir marché plus de 10 000 pas).
