Ce qui me manque le plus pendant le confinement

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Combien de temps dure une journée dans l’obscurité, ou une semaine? 

Cette phrase empreinte de poésie est issue du film Le Patient Anglais. Un très beau film qui m’a laissé un souvenir mémorable. Ma situation n’a absolument rien de comparable à celle, à la fois tragique et romantique, des personnages du film. Mais j’ai cette phrase en tête depuis le début du confinement. Car elle questionne notre rapport au temps, alors que nous sommes privés de nos repères habituels, et que nous sommes dans l’attente. L’attente d’un hypothétique retour à la normale.

Évidemment, il y a énormément de choses qui me manquent depuis le début du confinement. Les repas en famille, les cours de danse, les soirées à discuter de tout et de rien devant les télé-crochets. Les petites boutiques, les conseils d’arrosage de la fleuriste, les recommandations de la librairie, la bonne humeur des vendeurs de fruits et légumes. Les shawarmas, les sushis, les pizzas, le Mc Do (oui!), les brunchs, les tartelettes un peu trop sucrées du boulanger, les latte à emporter.

Mais aussi la possibilité de sortir et marcher sans but. Sur une impulsion, sans avoir à remplir et signer un bout de papier. Changer de chemin pour tester mon sens de l’orientation et découvrir de nouveaux commerces. Faire un petit détour et passer par la place de la République, juste pour voir, juste parce qu’il s’y passe toujours quelque chose.

Tout cela me manque beaucoup. Rien de strictement vital et en même temps, toutes ces petites choses mises à bout constituaient ma normalité. Cela dit, on s’habitue à tout. On trouve des substituts, on adopte de nouvelles habitudes. Mais je me suis rendue compte qu’il y a une chose qui me manque vraiment beaucoup. Sans doute parce que je sais que je ne pourrai pas la retrouver de sitôt.

Cette chose, c’est l’odeur de ma petite nièce. Tout juste deux ans, encore un bébé malgré les manières de petite fille. Cette odeur caractéristique, universelle et en même temps propre à chaque bébé. Mélange de lotion, transpiration et compote 🙂 et de bave aussi!

Je ne suis pas du genre démonstratif et tactile. Je fais même partie des personnes ravies de ne plus avoir à faire la bise pendant quelque temps! Et pourtant, c’est bien cette odeur qui me manque le plus. J’ai toujours été fascinée par la puissance de la mémoire olfactive. D’autant plus, que l’odorat est un de mes sens les plus développés. J’associe souvent les odeurs à des souvenirs, mais aussi à des émotions.

L’odeur de ma petite nièce me manque parce que je sais que la distanciation sociale sera toujours de mise pendant de longs mois.  Elle me manque car je l’associe au temps d’avant, à un confort et à une insouciance dont personne n’avait vraiment conscience. L’odorat est puissant, il peut être source de réconfort mais aussi de frustration. Théoriquement, en faisant appel à notre mémoire, il est possible de reconstituer un texte, une image, un son… mais pas l’odeur d’une personne. Parfois je ferme les yeux et j’essaie de m’en souvenir, d’imaginer cette odeur. Et je retrouve alors, pour une fraction de seconde, la sensation de cet instant privilégié.

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4 Replies to “Ce qui me manque le plus pendant le confinement”

  1. Article très émouvant… L’odeur de cette chipie me manque aussi enfin elle me manque tout court et bien évidemment toute ma famille. Mais nous ressortirons de cet épisode tous en bonne santé et plus forts n’est-ce pas?
    Ps: vive les samedis « Échappées belles » et « Vice » 😁❤

    1. Oui qui aurait cru que ce rituel allait nous manquer 😀

  2. Tu me touches en plein coeur avec le Patient Anglais 😍
    Merci pour ton très bel article 💛
    Moi, ce qui m’a le plus manqué … c’est ma liberté ✌️

    1. Oh merci à toi ♥ je suis très touchée par ton commentaire. La liberté, ne serait-ce que celle d’aller et venir, m’a aussi énormément manqué.

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