« Le Drive est indisponible, de nouveaux créneaux se libèrent chaque jour, veuillez réessayer ultérieurement. »
Je vis seule à Paris depuis plusieurs années. C’est une vie que j’adore, à quelques détails près, dont les courses. Ayant grandi en banlieue, entourée d’hypermarchés et de centres commerciaux, je déteste faire mes courses à Paris. Certes, il y a le charme des petits commerces de toutes sortes et les épiceries bio, mais pour les courses du quotidien il faut bien se plier à l’épreuve du supermarché. Ce qui signifie (selon moi) promiscuité, choix restreint, cherté…
Bref, j’ai opté depuis un moment pour le Drive piéton, pour gagner en temps et en choix. Sauf que. Depuis l’annonce du confinement, les services de Drive sont pris d’assaut et ont logiquement fini par ne plus pouvoir répondre à la demande. Le stress est monté progressivement, à l’idée de sortir, faire la queue au milieu de gens masqués, attendre des heures pour au final faire ses courses au milieu des rayons vides et se battre pour du papier toilette (il faut dire que les images véhiculées par les médias n’arrangent rien).
J’y suis allée, et spoiler alert : tout s’est très bien passé 🙂 Comme quoi, passer à l’action permet souvent de faire disparaître la peur. La désorganisation et le stress des premiers jours semblent loin. Globalement, les rayons sont approvisionnés, les clients respectent les gestes barrières, les employés font de leur mieux pour que tout se passe bien.
Simplement, cette histoire de courses n’était qu’un micro drama parmi les autres, que nous sommes nombreux à vivre en ce moment. Et mon anxiété, que je pensais domptée, maîtrisée, contrôlée, fait un come-back fracassant à l’occasion de cette épidémie de coronavirus. Même quand je voudrais l’oublier, elle se rappelle à mon bon souvenir à travers notamment mon psoriasis. A vrai dire, je n’ai pas vraiment peur pour moi-même, mais il est impossible de ne pas ressentir de l’anxiété, de l’inquiétude et de la tristesse, à titre personnel (pour mes proches considérés comme personnes à risque) ou collectif (le décompte quotidien des victimes). Car cette épidémie vient ébranler un certain nombre de choses que nous prenions pour acquises.
Cet « incident » du Drive me renvoie aussi au fait que je vis seule. Je n’ai personne à envoyer pour acheter du papier toilette ou appeler le 15 si jamais je me retrouve en détresse respiratoire. En temps normal, j’ai appris à vivre ainsi et j’ai toujours été heureuse (et même fière) de mon indépendance. Mais la pandémie autant que le confinement mettent l’accent sur des vulnérabilités auxquelles on ne pensait plus. Cela dit, après avoir respiré un bon coup, les choses se remettent dans l’ordre : j’ai une douche qui garantit mon hygiène même sans papier toilette, et plusieurs téléphones qui me permettent de joindre les secours et mes proches 🙂
Si vous souffrez aussi d’anxiété, j’espère que les conseils suivants vous aideront!
J’accepte ce que je ne peux changer
C’est certainement la chose la plus difficile, à notre époque qui semble être celle de tous les possibles. Nous sommes capables d’aller dans l’espace, mais pas de guérir cette maladie. On a tous une opinion sur comment les choses auraient dû être gérées, anticipées; on voudrait que nos êtres chers soient préservés. Même si j’espère que cette pandémie nous permettra, en temps voulu, de tirer collectivement des leçons et de nous améliorer, le fait est qu’en cet instant précis, nous n’y pouvons rien (la majorité d’entre nous en tout cas). C’est dur à accepter, surtout lorsque comme moi on aime organiser les choses, trouver des solutions et faciliter le quotidien de sa famille. Cela ne signifie pas capituler, mais accepter que parfois, ne rien faire est la meilleure chose à faire.
J’éprouve de la gratitude
Comme l’a écrit Kery James : « Faut-il perdre un bienfait pour en apprécier la valeur? » C’est souvent quand quelque chose nous manque que l’on se rend compte de sa valeur. Mais je crois que cette période est surtout le moment d’apprécier ce que l’on a toujours, et d’en ressentir de la gratitude. Chacun.e, à notre échelle, nous avons des raisons d’être reconnaissant.e. Je suis à la fois très reconnaissante aux personnes qui continuent de travailler à l’extérieur, pour soigner, mais aussi nettoyer, approvisionner, livrer… Et je suis également reconnaissante parce que moi, je n’ai pas à sortir sauf motif dérogatoire. Je n’ai donc pas peur d’être contaminée ou de contaminer les autres et c’est une grande chance.
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Je m’éloigne des fake news
L’appellation fake news est peut-être exagérée, mais je vise ici toutes les infos non vérifiées et qui créent au final plus d’anxiété et de peur qu’autre chose. Sous forme de vidéos, de posts Facebook, ou encore d’articles au titre alarmiste. Pour m’informer, je privilégie des sources fiables, comme les sites gouvernementaux ou celui du quotidien Le Monde. Un Live y est tenu depuis le début de l’épidémie, dans lequel les informations importantes sont relayées, et des réponses sont apportées aux questions des internautes (avec en plus une touche d’humour appréciable en ce moment).
Je me tiens prête à réagir
Les médecins rappellent souvent qu’en ce moment, d’autres virus circulent comme la grippe saisonnière par exemple. Pour autant, il est facile de psychoter dès qu’on a la gorge sèche ou que l’on éternue. Voici la marche à suivre d’après le site du gouvernement :
Si j’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au COVID-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation.
Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires, j’appelle le SAMU- Centre 15.
En résumé, je vous conseille d’enregistrer le numéro de votre médecin dans votre téléphone, de respecter les mesures barrières, de surveiller votre température si vous ressentez de la fièvre, et tout ira bien 🙂
J’évite les écrans au lever et au coucher
C’est une chose que je ne faisais plus, mais depuis le début de l’épidémie, j’ai beaucoup de mal à me tenir éloignée de tous mes écrans. J’essaie de poser mon téléphone et ma tablette avant de me coucher, si possible une demi-heure, et de faire autre chose (lire, tricoter…). Idem le matin, j’essaie de ne pas consulter les news avant d’avoir terminé mon petit déjeuner. C’est difficile, mais vous verrez que vous dormirez mieux. En plus, si vous arrivez à décrocher le soir, il est plus facile le lendemain matin de ne pas tout de suite replonger (cette observation est personnelle et pas du tout scientifique!).
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Je me concentre sur les aspects positifs du confinement
Soyons honnête, le confinement en tant que tel ne m’a jamais inquiétée. Je pense d’ailleurs que c’est le cas de beaucoup de personnes solitaires et/ou introverties. Le silence (si l’on excepte certains voisins pas très discrets…), le temps gagné au quotidien, pouvoir dormir plus longtemps, sont des choses que j’apprécie. J’essaie plus largement de me concentrer sur le positif, comme ce cours en ligne auquel je me suis inscrite, ou ce tiroir que j’ai enfin rangé. Cette période nous pousse aussi à utiliser nos ressources de façons créative, et à réévaluer l’utilité de ce qu’on possède.
Je prends des nouvelles de mes proches
D’ordinaire, j’aime vivre seule parce que je suis par ailleurs très entourée par ma (nombreuse) famille. Ne pas les voir est difficile, mais nous maintenons le lien malgré la distance. Je ne pensais pas que notre groupe Whatsapp famille pouvait être plus actif qu’il ne l’était en temps normal, et pourtant! La technologie nous permet de suivre nos quotidiens à distance, aussi bien sur les sujets graves que plus légers. J‘appelle aussi régulièrement mes parents, ce qui est l’occasion de rappeler à chaque fois les consignes de sécurité (amusante inversion des rôles 🙂 ).
Je prends soin de moi
Cela commence déjà par l’alimentation. En plus de mes superaliments, je veille à cuisiner le plus de produits frais possible, en particulier les légumes (merci maman pour mon multicuiseur ♥), et à élaborer des repas équilibrés. Cela passe aussi par d’autres choses, qui peuvent sembler futiles lorsqu’on ne voit personne, mais qui ont un impact positif sur le bien-être : se coiffer, porter des vêtements que l’on aime, se faire un soin du visage…
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J’ai adapté mon rythme
Au quotidien, je suis une personne organisée qui fait des listes. Cela me permet de ne rien oublier et de ne pas ressasser en permanence ce que j’ai à faire. Depuis le confinement, j’ai en quelque sorte relâché la pression. Même si j’essaie d’occuper mon temps pour me concentrer sur des choses concrètes et chasser l’anxiété, je m’autorise aussi à ne rien faire. On dit bien que l’ennui nourrit la créativité 🙂
Pour finir…
Si vous vivez seul.e, appuyez-vous sur votre expérience. Vous avez un avantage sur les autres : vous vous connaissez, vous savez ce dont vous avez besoin et vous avez l’habitude de vivre de façon autonome. D’ailleurs, vous échappez aux tensions que peuvent connaître les personnes qui vivent ensemble mais ne sont pas habituées à passer autant de temps l’une avec l’autre. Mais n’oubliez pas qu’être seul.e, ne veut pas dire être isolé.e. Car cette période difficile est aussi propice à la solidarité et à la bienveillance, alors profitez-en 🙂
Merci pour ce bel article! Je trouve que ce genre de blog et d’écrit est bien utile. Ce confinement il faut se dire que l’on n’est pas coincé à la maison, mais en sécurité chez soi 🙂 Être introverti(e )ou pas, cela ne protège pas d’une situation inédite ou de l’isolement. Vivre seul(e), surtout quand on est en proie à l’anxiété est pour beaucoup une contrainte en plus, mais c’est bien de rappeler toutes ces choses et se concentrer aussi sur ce qu’on peut en apprendre et sur le « positif ».
Comme tu l’as mentionné, tu as une famille nombreuse qui est là, pense à toi et qui t’entoure malgré la distance 🙂
Prend soin de toi <3
ps: on aura droit à des recettes/photos de ces délicieux mets que tu sembles préparer?
Merci ♥ ♥ ♥ Pour les recettes, il se trouve que j’y ai pensé mais cela demande un peu d’organisation. Pour l’instant je mets quelques photos des « produits finis » sur Instagram 🙂
Oui, c’est encore plus de travail et on est déjà bien servis avec tous ces articles 😉 D’ailleurs, chapeau pour garder un tel rythme de publication (clap clap). J’ai vu les photos sur instagram, ça donne envie 😍
Merci pour cet article doux et bienveillant. J’essaye au maximum d’agir comme toi, car seule et en campagne la vie n’est pas forcément plus simple, en tout cas pas évidente lors de ce confinement. Et depuis deux jours, je psycothe pour un rien… Et qu’il est bon de lire tout ça un peu comme une piqûre de rappel. Ton texte est allée chercher mes certitude qui s’effilochaient ces derniers jours. Merci ! Des bisous et prend soin de toi
Oh merci pour ce doux commentaire, qui me touche énormément ♥ A la ville ou à la campagne, il est vrai que la période nous met à rude épreuve. Prends soin de toi également ♥
Très bel article, Amtiss 🥰 Vivant avec mon amoureux et deux boules de poils survoltées, je n’avais pas vraiment idée de ce que donne le confinement en solo ! Ton partage m’éclaire !
Et tes astuces pour combattre l’anxiété sont super efficaces, un bon rappel dans cette période particulière.
Merci pour cette lecture toute douce 😊
Merci beaucoup Anaïs! De mon côté j’ai du mal à imaginer un confinement à plusieurs 😉
Merci Amtiss pour cet article criant de vérité. Vivant moi-même ce confinement en solo je me suis parfaitement reconnue dans cette description.
J’essaie de voir les choses positivement tout comme toi et chaque jour je me rends un peu plus compte de la chance que j’ai (confinement dans un petit appart certes mais avec balcon, bonne santé pour moi et pour mes proches, tout le nécessaire à portée de main, pas de soucis financiers…).
A titre personnel, ce confinement m’a permis de me reconnecter avec mon moi naturel, sans artifices. Je réapprends à me voir sans make up et j’aime ça 😊
Merci beaucoup ♥ même s’il y a des moments difficiles il est essentiel de trouver du positif. C’est top pour ton « moi naturel » j’espère que cela se poursuivra après le confinement 😉